Chou-fleur, poireaux, patates douces, kiwis… Dans une ferme maraîchère de l’agglomération de La Rochelle, Cassandra remplit son panier de produits bio chaque semaine, comme d’autres femmes enceintes que la collectivité aide financièrement à mieux s’alimenter pour protéger leur bébé.
La future maman, âgée de 25 ans et habituée d’ordinaire aux supermarchés, bénéficie du programme “Jeunes pousses” lancé fin mars, inspiré d’initiatives similaires ailleurs en France.
Vingt-cinq femmes enceintes de plus de trois mois bénéficient pendant six mois de 15 euros par semaine pour acheter des fruits et légumes bio chez des producteurs locaux. Des ateliers de sensibilisation à la santé environnementale, à la cuisine et à la diététique complètent le dispositif.
“L’objectif est de convaincre les femmes enceintes de la nécessité absolue d’avoir une alimentation de qualité”, souligne Marc Maigné, vice-président de la communauté d’agglomération chargé du contrat local de santé.
“Les 1.000 premiers jours de la vie, dès la conception, sont les plus dangereux” pour l’enfant. “Il est important qu’il soit exposé le moins possible aux produits chimiques de synthèse, dont les pesticides et les perturbateurs endocriniens”, ajoute-t-il.
Les sages-femmes du territoire ont fait connaître le programme. “J’ai tout de suite été intéressée. J’ai pris conscience que je mangeais aussi pour mon bébé et j’ai envie de mieux m’alimenter”, témoigne Cassandra Fleury. “Je découvre des producteurs locaux près de chez moi, qui me permettent d’éviter les pesticides. C’est tout bénef !”, estime la jeune femme.
– Changer les habitudes –
Même enthousiasme chez Marine Serpette, qui attend son deuxième enfant. Cette femme de 33 ans, enceinte de sept mois, admet avoir une “alimentation pas très variée”. Son chéquier en poche, elle achète désormais ses légumes aux Jardins de l’Aubreçay, près de chez elle.
“Il n’y a que du positif dans ce programme. Les produits sont de qualité, on me donne plein de conseils pour cuisiner”, apprécie celle qui voudrait “garder l’habitude de venir” après son accouchement.
Les maraîchers saluent aussi l’initiative.
“Cela permet de sensibiliser. Les gens viennent souvent au bio quand ils deviennent parents mais j’espère que leur consommation changera sur le long terme”, souligne Pierre-François Robin, cogérant de la ferme Les Enfourneaux, à Saint-Xandre (Charente-Maritime), où s’approvisionne Cassandra.